Les élections pour renouveler l'équipe dirigeante de la Fédération de basketball du Congo (FEBACO) s'organisent dans un climat de totale méfiance. La pomme de discorde : l'étonnante persistance de Paulin Kabongo, président intérimaire sortant du bureau exécutif, à violer les textes et partant à défier l'administration sportive qui représente l'État congolais en la matière.
A la tête d'un comité minoritaire en dépassement de mandat, sieur Kabongo se comporte en potentat. Malgré les multiples rappels à l'ordre de la direction des activités physiques et sportives (DAPS) sur la nécessité de respecter les prescrits de la loi, il choisit les dispositions à respecter et à fouler au pied.
En effet, celui qui tient à tout à violer
l'article 24 de l'arrêté 044 et des statuts de la FEBACO disposant que "L'Assemblée Générale consacrant la fin du mandat se tient impérativement au siège de la Fédération" s'érige en donneur des leçons dans ses remontrances vocales s'adressant aux présidents des ligues provinciales de basketball du Haut-Katanga et de Kinshasa qui ne cessent de dénoncer ses méthodes peu orthodoxes.
Dans ce document, le tout-puissant tantôt président a.i tantôt président tout court réitère ses habituels propos méprisant à l'endroit du préposé du pouvoir public de qui sa Fédération détient la délégation du pouvoir pour opérer en République démocratique du Congo.
"Les décisions d'une Assemblée générale souveraine sont irrévocables. Il n'appartient pas à un directeur de l'administration de les annuler. L'article 55 de la loi sportive lui [Ndlr, le DAPS] interdit l'immixtion dans les aspects internes d'une Fédération. Il en est de même aussi de l'article 9.7 des règlements internes de FIBA qui disent que les fédérations affiliées administrent de manière indépendante, sans subir l'influence d'un tiers. C'est la première fois que je vois ça. Une décision de l'Assemblée générale attaquée par ceux qui prétendent avoir la connaissance des textes devant un administratif. C'est simplement triste", a-t-il cru convaincre.
Cependant, sieur Kabongo, avocat de son état, a oublié de se référer au célèbre adage juridique latin "fraus omnia corrumpit", traduit en français "la fraude corrompt tout", pour se rendre compte à l'évidence que ni l'Assemblée générale (ayant réuni à Goma des personnes sans qualité) ni les fameux statuts modifiés dans les conditions illégales ne peuvent être évoqués en vue de défendre son anarchie.
Dans le même ordre d'idée, il tente de se réfugier derrière le principe de la non immixtion dans les affaires internes alors que dans le cas sous examen il s'agit d'une question qui n'a rien à voir avec la gestion interne de la FEBACO. La FEBACO n'opérant pas l'espace ni à son propre compte, l'État congolais, à travers la direction des activités physiques et sportives du ministère des Sports, a le devoir de faire respecter la loi si bien le moment des élections a toujours été caractérisé par des tensions qui peuvent dégénérer. Patron des Sports, le ministre François Claude Kabulo Mwana Kabulo est donc appelé à faire respecter l'autorité de l'État en invitant les services à ne pas céder au chantage du président intérimaire sortant de la FEBACO, candidat au poste de président. Avec ou sans le basketball, l'État congolais va se développer, mais l'inverse n'est pas n'est pas possible. Sieur Kabongo part déjà dans ce bras de fer créé par lui-même à condition que ceux qui sont investis du pouvoir étatique décident de faire le respecter. La DAPS devra aller jusqu'au bout de la logistique en retirant son délégué dans la commission, puisque ses recommandations ne sont pas prises en compte par le candidat président organisateur desdites élections qui tient à gagner par tous les moyens, notamment celui de les éloigner le plus loin possible de Kinshasa pour bien jouer le coup.
Charles Masudi
0 Commentaires