Alexis Thambwe Mwamba, ministre honoraire de la Justice donne sa version des faits sur le débat relatif à la nationalité de Moïse Katumbi, candidat à la présidentielle de décembre 2023 en République démocratique du Congo. L'ex-président du Sénat s'est exprimé dans une interview accordée à RFI.
Une page tournée
"Sur le cas de Moïse Katumbi, je voudrais dénoncer l'hypocrisie nationale sur cette question de la nationalité congolaise. Je n'avais pas de preuves qu'il était italien. J'ai eu des dénonciations. Par la suite, Moïse Katumbi a pris un avocat célèbre, Dupont Moretti, ministre français de la Justice qui a fait parvenir les documents disant que la commune de résidence ne lui reconnaissait pas la nationalité italienne. Donc pour moi, c'est une page tournée", a expliqué l'ancien ministre de la Justice.
Faux débat
Alexis Thambwe dénonce l'hypocrisie nationale en évoquant la position prise par le président de la République sortant à l'époque où cette même question avait été soulevée. Y revenir avec autant d'insistance ce jour, pense-t-il, c'est une distraction.
"C'est absolument une distraction de soulever cette question. On est dans un faux débat. Je pense que le président de la République [ndlr,Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo] lui-même qui avait ordonné qu'il fallait donner à Moïse Katumbi son passeport [ndlr, congolais ], c'est le président de la République lui-même qui a dit qu'il avait été gouverneur du Katanga, comment peut-on lui contester la nationalité congolaise ?", a précisé le dignitaire du régime Kabila.
Il faut laisser Katumbi se présenter
Par la même occasion, l'ancien président de la Chambre haute du Parlement congolais a alerté sur le danger qui guette le pays en cherchant à écarter certains candidats sur base d'une question identitaire qui, à ses yeux, n'a pas sa place.
"Il ne faut pas embraser le pays en sériant les personnes qui peuvent se présenter. J'en ai fait un problème à un moment en tant que ministre de la Justice. Mais aujourd'hui je considère que ça serait totalement immoral d'opposer à Moïse Katumbi le fait qu'on ait dit à certain moment qu'il avait une autre nationalité. Pour moi, il faut laisser Moïse Katumbi se présenter", a-t-il conclu.
Par ailleurs, la Cour constitutionnelle, siégeant en matière de contentieux de candidatures à l'élection présidentielle, appellera à son audience publique de ce vendredi 27 octobre 2023 à 11 heures les affaires ci-après :
•RCE 003/PR : Mr Tshivuadi Masanga Junior/CENI, Mr Moïse Katumbi;
•Seth Kikuni/Mr Tshisekedi Tshilombo Félix-Antoine ; etc.
Charles Masudi
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