L'infraction de viol est-elle devenue est raccourci pour certaines femmes, leurs familles ou leurs proches, en vue de régler des comptes aux innoncents ou tout simplement de se tirer d'affaire? En tout cas la nature de la peine infligée aux coupables jugés de viol et la clameur publique que suscite ce type de dossiers n'arrêtent pas de tenter.
Mme Gisèle Bisuma, naturalisée américaine, fondatrice de Futuro Group RDC, est auteure de deux plaintes déposées en Belgique contre deux autorités de la République démocratique du Congo. Celle qui apparaissait à Kinshasa comme la gérante des comptes des clients VIP dans une banque dit être victime de viol et de séquestration de la part respectivement du porte-parole du gouvernement et du chef des renseignements militaires congolais. Des accusations qui donnent matière à réflexion quant au contexte dans lequel elles interviennent et les faits les ayant précédés.
En effet, à en croire les sources sécuritaires, à la suite de l’arrestation par les FARDC en avril 2024 de Éric Nkuba, un collaborateur de Corneille Nangaa en Tanzanie, les renseignements militaires avaient déniché parmi ses contacts une dame présentée comme espionne rwandaise en la personne de Gisèle Busima Nebale.
Retracée, interpellée et détenue pendant plusieurs jours dans les locaux des renseignements militaires, elle est passée aux aveux en livrant des éléments à sa connaissance. Son téléphone passé au peigne fin a révélé ses relations privilégiées avec Corneille Nangaa, l’actuel coordonnateur de l’AFC/M23, les captures des appels vidéos entre les deux partenaires auxquelles les médias ont eu accès faisant foi. Les mêmes sources renseignent que la détenue pour des raisons d’enquêtes liées à la sûreté de l'État “a pu être relâchée après plusieurs pressions de l’Administration américaine”.
Cerise sur le gâteau, l’avocat belge de l’espionne plaignante est le même qui a déjà géré plusieurs dossiers judiciaires délicats du Régime Kagame, confient les mêmes sources. Est-ce un hasard ? Pourquoi ces plaintes ont-elles attendu seulement au moment où le régime de Kigali se sent acculé par la communauté internationale pour son implication manifeste dans la déstabilisation de la République démocratique du Congo? Au regard du récit ci-haut, peut-on parler d'une détention ou d’une séquestration? Ces plaintes sont-elles une manœuvre de sape pour détruire celui qui porte la voix du pouvoir de Kinshasa et celui qui le protège contre l'infiltration? Wait and see!
Toms Kapaya