Chantal Tshibola Kayembe, journaliste sportive œuvrant à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, est portée disparue. La pauvre ne finit pas encore à payer les frais de son professionnalisme. En effet, les détourneurs qu'elle a mis à nu dans l'affaire Milvest sont déterminés à la faire payer la dénonciation qui, visiblement, fait partie des raisons qui justifient le remarquable arrêt des travaux sur le chantier de Kinshasa Aréna.
Les Faits
L'affaire commence le 28 juin 2024 dernier lorsque la journaliste se fait copieusement tabasser par une milice proche du parti présidentiel alors qu'elle venait de donner une interview à la radio dénonçant non seulement la dilapidation d'argent par la société Milvest, mais surtout la supercherie intervenue dans le processus d'octroi du marché de construction du projet Kinshasa Aréna. Kayembe échappe belle grâce à un membre du gang qui l'a reconnue bien que tard.
Pendant que l'opinion s'interrogeait sur la motivation de ses agresseurs, la responsable de la presse sportive kinoise est interpellée le 4 juillet 2024 par la police. Mise à garde en vue pendant 48 heures au cachot de la légion PIR à Victore, dans la commune de Kalamu, celle que l’on appelle affectueusement “Chaka” est relaxée par le général Magnant Tshiany Mike, responsable de la Légion nationale d'intervention (LNI) qui,
logiquement, n'avait rien à lui reprocher.
Cependant, ses proches qui ont alerté renseignent que la joie de sa libération n'aura été de courte durée, car, rapporte son conjoint, sortie pour aller assister au match du premier tour retour de la Ligue des champions de la CAF qui opposait l’AS Maniema Union de la République démocratique du Congo à Ngezi Platinum FC du Zimbabwe au stade des Martyrs, Chantal Kayembe n'a plus donné ses nouvelles.
À propos du projet au centre du scandale
Le coût total de la construction de Kinshasa Aréna est élevé à 105 millions de dollars américains et le gouvernement congolais a déjà tout payé après s'être fait dribbler par le ministre des Finances, un proche de la firme turque. Il n'est donc pas question de préfinancement comme il l'avait prétendu. Depuis l'éclatement de ce dossier et la mise à l'écart du ministre précité, les travaux n'avancent plus. Si le gouvernement congolais a limité les dégâts en bouchant tous les trous à travers lesquels cette mafia opérait au détriment du Trésor public congolais, il convient de souligner la famille et les proches de celle qui était parmi les lanceurs d'alerte ne savent pas où la leur jusqu'au moment de la rédaction de cet article.
Musa Amuri
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