Il règne sans partage. Il ne conçoit pas de concession. Sa parole et sa volonté ont force de loi. Marcel Amos Mbayo Kitenge, président de la Fédération de handball de la République démocratique du Congo (FEHAND), donne le ton à tout. Ses règles circonstancielles prévalent, étrangement, sur celles qui régissent la discipline. Pendant des années, cela est apparu normal par son entourage, que dis-je, par ceux qu'il a réussi à apprivoiser. La longévité ou la promotion d'un membre dans les différentes instances du handball est fonction de sa capacité à dire oui à tout ce qui vient du président. C'est lui qui choisit et les sociétaires obligés à entériner.
Les champions désignés
Le président de la FEHAND ne fait pas que les choix des animateurs. Il lui est reproché, à raison, de désigner les champions. Si à l'époque, le feu Paul-Gérard Sapu Kalimasi, troisième vice-président de la FEHAND, privilégiait son poste et ses relations avec son jeune frère Amos Mbayo au détriment des athlètes du handball club OKA plusieurs fois victimes de cette pratique, le président du HC Les Aigles du Congo n'entend pas cautionner cette antivaleur.
En effet, déterminé à remporter le championnat local dans la version féminine, Vidiye Tshimanga a renforcé son effectif avec six joueuses en provenance de la République du Congo. Seulement, la présence de ces joueuses dans les rangs des Aigles du Congo n'était pas du goût du président fédéral. Par conséquent, l'affiche Héritage-Les Aigles du Congo du week-end dernier a été annulée par l'entente urbaine de handball de Kinshasa Ouest, sur ordre du président de la Fédération Amos Mbayo Kitenge. Le président de la FEHAND a justifié sa décision au fait que son instance n'aurait pas été notifiée par la Fédération de provenance de ces six handballeuses en renfort chez les Samouraïs.
Hélas ! Dans la forme tout comme dans le fond, Amos Mbayo a tort. Sur le plan de la forme, le HC Les Aigles du Congo est engagé au championnat de l'entente urbaine de Kinshasa Ouest. Ceci dit, la démarche devrait partir de l’entente vers la Fédération et non l'inverse. L’immixtion de la Fédération, mieux de son président qui est également responsable du HC Héritage (adversaire du jour) est une bonne raison pour les Samouraïs de crier à la concurrence déloyale.
Dans le fond, à en croire les sources proches de deux Fédérations soeurs, le président de la Fédération congolaise de handball, en déplacement en France pour participer aux Jeux olympiques, avait bel et bien échangé avec le secrétaire général de la FEHAND à propos du dossier des six athlètes régulièrement acquises par la direction des Samouraïs. Donc, la crainte d’une quelconque sanction sur le plan international contre la Fédération de la RDC en cas d'utilisation de ces six handballeuses telle qu'évoquée par Amos Mbayo est infondée. En tout état de cause, l'entente ou la Fédération a eu tort d'interdire le match si bien qu'une simple réserve aurait pu suffire pour faire sanctionner l'équipe de Vidiye Tshimanga au cas où il serait établi que ces joueuses étaient en situation irrégulière.
Toms Kapaya
0 Commentaires